Nos engagements environnementaux
La transition environnementale : un enjeu prioritaire du Centre des monuments nationaux
Le Centre des monuments nationaux s’engage activement dans la transition environnementale. Cet engagement, inscrit au cœur du projet stratégique CMN 2030, vise à diminuer l’empreinte environnementale de ses activités tout en valorisant l’apport du patrimoine face aux crises environnementales.
Une gouvernance au service de l’écologie
Depuis février 2024, le CMN s’est doté d’un poste de Responsable RSO (Responsabilité Sociétale des Organisations) à temps plein, complétant ainsi les expertises présentes au sein des équipes de la conservation (experts jardins et grands domaines, expert hydraulicien).
Entre janvier et juin 2024, une vaste consultation des agents et parties prenantes externes a permis de co-construire le projet stratégique CMN 2030. Les résultats de la consultation sur l’écologie au CMN, l’une des six thématiques sur lesquelles les agents et parties prenantes ont été interrogés, ont permis de définir un objectif partagé : faire du patrimoine un levier majeur de la transition environnementale.
La place de l’écologie dans le projet CMN 2030 confirme l’impulsion donnée par le plan « CMN vert » initié en 2013 (« zéro phyto », éco-pâturage, partenariats ONF, refuges LPO…) et le précédent plan stratégique du CMN (2017-2022) qui a permis de monter en puissance sur plusieurs dispositifs de pilotage RSO (politique achats durables, plan de sobriété énergétique, plan mobilité employeur…).
La nouvelle feuille de route RSO sur le volet écologie, validée par le conseil d’administration du CMN en décembre 2024, consolide ces chantiers et en initie de nouveaux, structurés en sept axes : empreinte carbone, économie circulaire, biodiversité & eau, adaptation, achats éco-responsables, numérique éco-responsable et sensibilisation/formation.
Mesure et réduction de l’empreinte carbone
Le CMN a calculé en 2023 les émissions de gaz à effet de serre de l’ensemble de ses activités. Ce bilan carbone (BEGES) global a été complété par un calcul spécifique pour quatre monuments. Les résultats consolidés ont été intégré sur une plateforme de pilotage du bilan carbone et du plan d’action pour suivre la réduction des émissions de gaz à effet de serre de la SNBC (Stratégie Nationale Bas Carbone). Le CMN participe par ailleurs au développement d’un référentiel carbone, en collaboration avec l’OPPIC, les ACMH et Carbone 4, afin d’outiller la filière patrimoniale dans la réduction de son empreinte carbone.
Ecologie de la conservation
Un des enjeux de CMN 2030 est de systématiser nos efforts en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre des activités de conservation, tout en prenant en compte les spécificités du patrimoine et en redécouvrant des méthodes de conservation traditionnelles qui peuvent inspirer des solutions de conservation plus sobres. Cela s’est traduit par le lancement du chantier « Ecologie de la conservation ». Le premier axe de cette stratégie du CMN pour une gestion durable du patrimoine est le développement d’une nouvelle doctrine d’intervention qui donne la priorité à l’entretien et à la réparation, en favorisant la restauration conservatoire. L’écologie de la conservation consiste également à prévenir et à s’adapter aux crises environnementales pour garantir la transmission du patrimoine aux générations futures. L’écologie de la conservation prévoit, enfin, au-delà de la réduction de l’impact des activités de conservation, de valoriser l’apport du patrimoine à la lutte contre les crises environnementales.
Sobriété énergétique
La mise en œuvre du plan de sobriété en 2022 a permis d’engager le remplacement progressif des systèmes de chauffage et de climatisation par des alternatives durables, comme des pompes à chaleur, des puits canadiens ou des chaudières moins polluantes. Le CMN agit également pour maîtriser ses consommations d’énergie en mesurant et automatisant les données via la plateforme Deepki. Les audits énergétiques réalisés sur des sites comme la Villa Savoye ou le château d’Angers permettent de compléter ce suivi automatisé et d’identifier des solutions adaptées aux spécificités des monuments. Lorsque cela est possible des travaux d’isolation thermique sont entrepris comme à l’Hôtel de la Marine ou à Mont-Dauphin. Le passage à l’éclairage LED et la signature de la charte Ecowatt renforcent cette dynamique de sobriété énergétique.
Mobilité durable
Le CMN facilite le recours aux mobilités douces en nouant des partenariats avec des transporteurs comme la SNCF, Eurostar ou la RATP et valorise l’accessibilité des monuments par des modes de transports bas carbone. Des initiatives comme l’intégration du château de Carrouges dans le dispositif « tarifs bas carbone » de Normandie Tourisme, la labellisation « Accueil vélo » de 12 monuments ou l’installation de parkings à vélo sur 28 sites encouragent des déplacements plus responsables. Une expérimentation avec la station de recharge StationE a également été réalisée à Châteaudun.
Pour ses agents, le CMN déploie un plan de mobilité employeur depuis 2022, avec 146 agents bénéficiant du forfait mobilité durable en 2023 et 603 agents profitant d’un remboursement de 75 % de leur titre de transport. La flotte automobile du CMN se transforme, avec la moitié des nouveaux véhicules acquis désormais électriques. Le covoiturage est encouragé sur plusieurs sites, comme au monastère de Saorge ou au château d’Azay-le-Rideau, et des bornes et prises de recharge pour véhicules électriques sont installés, notamment à la Cité internationale de la langue française ou à l’Hôtel de Lunas.
Réemploi et écoconception
Pour réduire les déchets et favoriser le réemploi, le CMN intègre des clauses de recyclage et de traitement des déchets dans ses appels d’offres. Les librairies-boutiques adoptent du mobilier de seconde main et donnent les invendus à des associations, comme le Secours populaire. Les expositions s’inscrivent également dans une démarche d’éco-conception, à l’image de « Oser la liberté » ou « Nouvelles reines » à Saint-Denis, notamment grâce à des échanges entre les monuments du réseau (partage de vitrines et d’éléments scénographiques). L’expérimentation menée dans le cadre de l’Incubateur du patrimoine avec Re’up a également permis d’identifier le besoin des monuments de se doter d’outils de recensement des ressources présentes sur les sites pour pouvoir ensuite trouver les meilleurs débouchés aux ressources stockées.
Recyclage et réduction des déchets
Le tri sélectif a été instauré dans 53 monuments. Certains sites, comme la villa Cavrois ou l’abbaye du Mont-Saint-Michel, se sont engagés dans une démarche zéro déchet. Le compostage se déploie progressivement, comme au Fort Saint-André ou au domaine national de Saint-Cloud, où une zone dédiée a été créée pour traiter les déchets verts. L’installation de fontaines à eau potable pour les publics complète ces actions.
Préservation de la biodiversité
Dès 2011, les équipes du CMN privilégient des solutions alternatives et écologiques pour parvenir à l’objectif « zéro phyto » (désherbage à la main, lâchers de chrysopes…). Les pratiques comme l’éco-pâturage contribuent également à favoriser la biodiversité des sols. La dispersion de copeaux est une autre technique utilisée pour régénérer les sols (et optimiser également l’utilisation de l’eau). Depuis 2008, le CMN applique la charte Natura 2000 pour 15 monuments situés dans des zones écologiquement sensibles, comme le château d’If. La moitié des espaces verts du CMN sont labellisés ou protégés. Neuf jardins sont labellisés « Jardins Remarquables » et le réseau compte désormais 18 refuges LPO. De nouveaux inventaires et études naturalistes sont prévus pour mieux connaitre la biodiversité présente dans les monuments du réseau.
Des projets de replantation comme la création d’une prairie fleurie au château de Maison ou la création de zones humides comme la remise en eau de l’île de George Sand illustrent également les efforts menés pour créer des refuges de biodiversité.
Cette démarche de protection de la biodiversité s’applique également à la production végétale et agricole de certains sites comme au château de Voltaire à Ferney dont le jardin est cultivé en permaculture par l’association « Les Jardins de Voltaire » ou à Carnac où sont produites des tisanes à partir de plantes cueillies dans les alignements.
Adaptation aux crises environnementales
Face aux conséquences du changement climatique, le CMN adapte ses infrastructures et ses pratiques. Des horaires adaptés sont mis en place et des îlots de fraîcheur sont créés, comme à l’abbaye de Montmajour ou dans la cour du logis du Gouverneur des tours et remparts d’Aigues-Mortes. Les choix de végétalisation aux abords des bâtiments prennent en compte les risques incendies et des dispositifs d’urgence ont également été mis en place sur certains sites.
Le CMN apporte également sa contribution à des projets de recherche autour de l’adaptation du patrimoine aux crises environnementales. Depuis septembre 2024, la forteresse de Mont-Dauphin participe par exemple au projet Erasmus + « A Resilient Fortress », en partenariat avec la forteresse de Suomenlinna (Finlande), Naarden (Pays-Bas) et Antibes (France).
Numérique éco-responsable
Le CMN privilégie le réemploi des terminaux : un audit des équipements IT non utilisés est réalisé par la société Recyclea qui propose ensuite des filières de réemploi. L’hébergement s’inscrit aussi dans une démarche d’éco-responsabilité avec le choix d’Inetum, hébergeur du CMN certifié EcoVadis, ISO 14001 et ISO 50 00, de migrer en 2023 vers un datacenter plus efficient (PUE <1,2).
La mission Stratégie, Prospective et Numérique a obtenu la certification « Numérique responsable » après avoir suivi en 2022 le MOOC Numérique responsable de l’INR et participe en 2025 à l’AuguresLab Numérique responsable. Dans le cadre du programme « CMN Numérique », des modèles d’impacts environnementaux ont été réalisés par la start-up ZenT pour évaluer l’empreinte carbone des visites en VR et des visites à distance.
Le CMN s’est doté par ailleurs d’un plan d’action « Numérique responsable » pour répondre au référentiel du label numérique responsable.
Médiation, programmation et sensibilisation des publics
Le CMN propose des actions participatives comme l’initiative « Nettoyons la nature » au Domaine national de Saint-Cloud et des événements en lien avec la faune et la flore du site. Les sites de Montmaurin et la forteresse de Salses participent par exemple à la Nuit Internationale de la chauve-souris. La forteresse de Mont-Dauphin et le site archéologique de Glanum proposent des visites et ateliers autour de la biodiversité du site. Des tours en barque et des balades culturelles à vélo sont proposés aux visiteurs de Rambouillet pour découvrir le domaine.
Des panneaux explicatifs permettent également de mieux comprendre les initiatives mises en œuvre sur les sites (éco-pâturage, fauche tardive…).
Plusieurs expositions temporaires accueillies dans les monuments ont présenté des projets artistiques en lien avec les enjeux environnementaux comme l’exposition Histoire des alliances avec le peuple castor » de Suzanne Husky présentée de juin à novembre 2024 au château de Châteaudun.
Sensibilisation et formation des agents
La consultation CMN 2030 a révélé des attentes fortes des agents du CMN en matière d’éco-responsabilité. Un « éco-challenge » a donc été lancé en janvier 2025 : 100 ateliers ont permis à 800 agents d’identifier des leviers pour passer à l’action et de définir les actions prioritaires pour les directions et monuments du réseau.
Des formations aux enjeux de biodiversité et à l’accompagnement de la transition environnementale ont été également inscrits au catalogue 2025 de formation de la direction des ressources humaines.
En intégrant les enjeux de transition écologique à toutes ses activités, le CMN fait du patrimoine un moteur de la transition écologique, démontrant que préserver notre passé peut contribuer à bâtir un avenir durable.