Art & Architecture
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Découvrez la composition théâtrale de ce portrait.
Le portrait conservé au château de Versailles a été attribué à Pierre Gobert, peintre attitré des Condé, mais aussi l’un des principaux portraitistes de la cour de Versailles à la fin du règne du Roi-Soleil puis sous celui du Bien-Aimé. La princesse de Conti Louise-Diane d’Orléans, Louise-Élisabeth de France ou Madame Adélaïde entre autres posent pour l’artiste, qui les travestit souvent en figures allégoriques, comme la mode en avait été lancée. Ici, au-delà de l’éclat du teint de porcelaine, c’est tout l’effet de drapé souple, blanc et rose, qui magnifie la figure, comme enveloppée de pétales faites d’étoffe satinée.
Une incertitude demeure sur le fait qu’il s’agisse de Louise-Élisabeth de Bourbon (1695-1775) ou de sa belle-fille Louise d’Orléans (1716-1736). Dans les deux cas, le portrait représente une princesse de Conti en Iris, portrait dont on trouve régulièrement des copies. L’acquéreur de ce tableau a sans doute acheté le portrait de Louise-Élisabeth de Bourbon (1695-1775), comme le marché de l’art continue de désigner les copies de ce portrait. Il s’agit donc dans notre contexte de la fille du Régent Philippe II d’Orléans (1676-1723) et de Françoise Marie de Bourbon (1677-1749), elle-même fille de Louis XIV et de Mme de Montespan.
L’intérêt de la version d’Aulteribe réside dans sa grande qualité et son format puisque le portrait est rectangulaire, plus grand que celui conservé au château de Versailles. Il donne à voir un paysage à l’arrière-plan sous un ciel orageux, faisant apparaître le visage de manière très théâtrale, entre une nuée et un rocher escarpé, à la manière d’un décor d’opéra. La finesse des mains et des iris est aussi remarquable.