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Portrait de Marie-Louise Elisabeth d’Orléans en Diane par Nicolas de Largillière

Partez à la découverte de la vogue du portrait "en Diane"

Présentation de l'oeuvre

Attribué à Nicolas de Largillière (1656-1746), Portrait de Marie-Louise Elisabeth d’Orléans (1695-1719) en Diane. Huile sur toile, 84,5 x 65 cm. Château de Champs-sur-Marne

© Pascal Lemaître / Centre des monuments nationaux

Ce portrait, caractéristique de la manière de Nicolas de Largillière, représente Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans. L’identité du modèle a pu être découvert par le rapprochement avec un autre portrait d’elle en Source, conservé au musée Frost de Miami et attribué à Nicolas Largillière. Ce tableau montre la duchesse de Berry dans son veuvage, comme dans le portrait conservé au château de Champs-sur-Marne. Les yeux sont malicieux, la bouche est voluptueuse, mais la duchesse est devenue une beauté « rubénienne ». Dans le portrait de Champs-sur-Marne, Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans choisit de se faire représenter en Diane, mode qui perdure jusqu’au milieu du XVIIIe siècle.

Dans ses Réflexions sur quelques causes de l’État présent de la peinture en France, parues en 1747, l’influent critique d’art Étienne La Font de Saint-Yenne décrit l’essor du phénomène en l’expliquant par l’effet flatteur que pouvait avoir le costume mythologique sur la représentation de jeunes et jolies femmes. Il souligne que la mise en scène sensuelle en déesse juvénile incite des femmes, dont l’âge et l’apparence réels sont en discordance avec l’image idéale suggérée, à s’offrir parfois en ridicule.

Cela semble particulièrement pouvoir s’appliquer à ce portrait de Marie-Louise-Élisabeth, qui, si elle est officiellement appelée « Mademoiselle », elle surnommée officieusement « Joufflotte » en raison de ses formes plantureuses, ou encore la « Vénus du Luxembourg ».

Fille aînée et premier enfant de Philippe II d'Orléans, duc d'Orélabs et futur régent, Marie-Louise-Élisabeth épouse en 1710  Charles de France, duc de Berry et devient veuve dès 1714.

Souvent dépeinte comme la figure emblématique de la Régence en raison de sa vie de débauche, l’historiographie la présente comme une jeune veuve nymphomane et boulimique. Sa gloutonnerie notoire et ses plaisirs bachiques ne font qu’accentuer son embonpoint naturel, de même que sa dynamique sexualité, qui ont pour conséquence de nombreuses grossesses illégitimes. Le ventre proéminent de la plantureuse duchesse n’échappe pas aux regards scrutateurs du public, attentif au moindre surcroît d’embonpoint de « la féconde Berry ». Elle meurt du reste des suites d’un accouchement difficile à 23 ans.

La « Messaline de Berry » n’a nulle honte ni gêne de son état, fait un étalage de luxe exubérant, entourée de ses dames d’honneur et de ses gardes, vêtue des robes battantes aux tissus somptueuses et parée des bijoux les plus précieux. Les critiques du duc de Saint-Simon dans ses Mémoires, ce dernier étant bien renseigné dans la mesure où son épouse est la dame d’honneur de la duchesse, témoignent de la désapprobation générale de la cour face à la première Dame du royaume à la Cour de son père, Régent de France.

Nicolas de Largillière (1656-1746), Marie Louise Élisabeth d'Orléans, duchesse de Berry. 1714. Huile sur toile, 41,4 x 55 cm. Miami, Frost Art Museum

© Frost Art Museum

Oeuvre à la loupe

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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