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Philippe V par Joseph Vivien

Découvrez un portrait inédit de Philippe V, roi des Espagnes et des Indes.

Présentation de l'oeuvre

Attribué à Joseph Vivien (1657-1734), Portrait de Philippe V (1683-1746). Huile sur toile, 86 x 70 cm. Château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Centre des monuments nationaux/David Bordes.

Deuxième fils de Louis de France, dit « le Grand Dauphin », et petit-fils de Louis XIV, Philippe de France devient le premier Roi d’Espagne de la dynastie des Bourbons, sous le nom de Philippe V, à la mort de Charles II d’Espagne en 1716.

Les premières représentations de Philippe V ont été exécutées en 1700 par Hyacinthe Rigaud, alors que le jeune roi n’a que 18 ans. Le portrait le plus connu de Philippe V est certainement celui du peintre espagnol Miguel Jacinto Meléndez, conservé au musée du Prado et peint vers 1718-1722. C’est une période importante pour Philippe V, qui a développé une ambitieuse politique visant à retrouver son influence sur l’Italie, avec l'invasion de la Sardaigne autrichienne en 1717, puis de la Sicile des Savoie en 1718, provoquant la guerre. L’Espagne doit admettre sa défaite en 1720, et se rapproche alors de la France par une politique de mariage, conclue par un traité de fiançailles signé en 1722 : Louis XV, alors âgé de onze ans, est promis à l'infante Marie-Anne-Victoire d'Espagne, âgée de trois ans ; l'héritier du trône espagnol Louis et l'héritier des duchés italiens Charles sont promis à deux filles du régent Philippe d'Orléans, respectivement Louise-Élisabeth et Philippine-Élisabeth. Et la collection de tableaux du château d’Aulteribe compte justement des portraits de nombre de ces protagonistes.

La version d’Aulteribe est exceptionnelle, reprenant le portrait au pastel conservé au musée du Louvre, mais en version peinte, ce qui est très rare chez l’artiste. Le monarque y est représenté âgé, dans une posture et avec un traitement du visage qui présentent de grandes similitudes avec une version peinte conservée au nouveau château de Schleißheim. La version au pastel du Louvre était destinée à Maximilien Emmanuel de Bavière, dont la sœur, Maria Anna Christine Victoria, avait épousé le Grand Dauphin, Louis de France (1661-1711). Citées à la Résidence de Munich en 1729, puis au château de Schleißheim à partir de 1748, elles appartiennent toujours aux Bayerische Staatsgemäldesammlungen à Munich.

Longtemps après sa disparition, Joseph Vivien jouit encore d'une grande renommée. Formé dans le cercle du peintre Charles Le Brun auprès de François Bonnemer (1638-1689), il se fait rapidement une spécialité dans le genre du portrait en pied et grandeur nature au pastel, afin de se distinguer des autres portraitistes. Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, qui retrace sa biographie, exprime quant à lui surtout son admiration pour son talent de pastelliste : « On ne croyait qu’à peine ce que les yeux confirmaient, le coloris vigoureux de ces beaux morceaux faisait douter s'ils étaient peints à l'huile ou au pastel. »

Oeuvre à la loupe

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Pour aller plus loin

Neil Jeffares, Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 557.

Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 17, p. 59-63.

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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