Art & Architecture
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Découvrez un dispositif iconographique traditionnel pour les portraits militaires.
Louis-Henri de Bourbon (1692-1740) devient l’ainé de la branche des Condé, une des branches les plus anciennes de la noblesse de sang, en 1710. En tant que duc de Bourbon, il entre au conseil de Régence en 1716, car le testament de Louis XIV exigeait qu’il ne rentre qu’à sa majorité, à 24 ans. Il est aussi présent au conseil de la Guerre. Alors que la Régence prend fin, Louis-Henri de Bourbon reste proche des cercles du pouvoir, entre Paris et Versailles. En 1723, à la mort du duc d’Orléans, le duc de Bourbon est choisi comme premier ministre par Louis XV. A ce titre, il participe au choix de la future épouse du roi, Marie Leszczynska. Cependant, il perd peu à peu son influence alors que Fleury devient le véritable premier ministre auprès du roi Louis XV. Il est écarté du pouvoir en 1726 et meurt à Chantilly, en 1740, des années après avoir quitté la cour.
Le portrait conservé au château de Bussy-Rabutin est d’un type très classique pour les princes de sang, rappelant le rôle militaire quasi permanent que les Condé exercent depuis le XVIIe siècle auprès de la royauté. Le prince arbore le ruban bleu de l’ordre du Saint-Esprit, plus haut grade de chevalerie de l’Ancien Régime et s’appuie fièrement sur le bâton de commandement, aux côtés du casque et de l’épée posées sur une table recouverte de velours vert. Le dispositif iconographique des portraits militaires est traditionnel, en dépit du fait que la ceinture de commandement est remplacée ici par un somptueux manteau de velours rose doublé de satin doré, tandis qu’à l’arrière-plan le combat fait rage. Il est probable qu’il s’agisse du siège de Fribourg (1713) au moment de la guerre de Succession d’Espagne (La prise de la ville et du château de Fribourg, 1714. Paris, Bibliothèque nationale de France).
Le portrait en pied de Bussy-Rabutin est attribué à Pierre Gobert, peintre attitré de l’aristocratie de la cour. Des copies ont été exécutées par Jean Girardet, mais les autres versions de ce portrait, dont une est conservée au musée de Chantilly et une autre au château de Versailles, bien que de moins belles factures, sont toujours attribuées à Pierre Gobert.