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Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise de Montespan

Découvrez l'iconographie d'une célèbre favorite de Louis XIV.

Présentation de l'oeuvre

École française du XVIIe siècle, Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise de Montespan (1641-1707). Huile sur toile, 55,5 x 50 cm. Château de Bussy-Rabutin

© Benjamin Gavaudo / CMN

Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart (1640-1707) est une des plus célèbres favorites du roi Louis XIV, dont elle aura sept enfants. Sa mère étant dame d’honneur de la reine Anne d’Autriche, elle rejoint la cour de France dès ses dix-huit ans, au service de la famille Orléans. Elle épouse le marquis de Montespan en 1663 et est introduit dans les salons parisiens, où on la remarque très vite. Elle rencontre le roi en 1666 et devient très vite la favorite en titre, au grand dépit de Louise de la Vallière, qui finit par se retirer de la cour. Madame de Montespan devient alors une des femmes les plus influentes, ayant la confiance du roi. Son cercle « devient le centre de la cour, des plaisirs, de la fortune, de l’espérance et de la terreur des ministres et des généraux d’armées » note Saint-Simon dans ses Mémoires.

Elle tombe lentement en disgrâce, à la faveur de l’influence grandissante de Madame de Maintenon sur le roi, que Madame de Montespan avait introduit à la cour. La mort prématurée d’une autre maitresse royale, Mademoiselle de Fontanges, précipite sa chute. Madame de Montespan est accusée de l’avoir faite empoisonnée en 1681, ainsi que d’avoir participé à l’Affaire des Poisons. Le roi la délaisse mais la marquise demeure à la cour jusqu’en 1691, avant de se retirer dans une abbaye. Elle meurt en 1707.

Roger de Bussy-Rabutin écrit une charge contre madame de Montespan dans La France galante, qui se donne comme une continuation de l’Histoire amoureuse : « toutes ces belles qualités étaient effacées par les défauts de l’âmes, qui était accoutumée aux plus insignes fourberies ».

Le portrait de Bussy-Rabutin ne faisait pas partie de la collection initiale. Il a été acquis postérieurement par le comte de Sarcus. Il présente la marquise de Montespan dans une robe simple, blanche et ample, avec un léger manteau doré attaché par quelques broches précieuses. Un collier de perles orne simplement son cou. On retrouve cette simplicité dans le portrait conservé au château de Versailles. La marquise de Montespan est ici vêtue de bleu, une broche un peu plus travaillée retenant le tissu. La marquise a en effet mis à la mode, vers les années 1675, de nouvelles robes dites Innocentes, battantes, déshabillées ou négligées, robes destinées à dissimuler ses multiples grossesses.

Les collections publiques comptent peu de portraits certains de Mme de Montespan. Pierre Mignard a exécuté à plusieurs reprises des portraits de la favorite de Louis XIV. L’un est conservé au musée Saint-Loup de Troyes (ville natale de l’artiste), un autre au Bowes Museum, à Barnard Castle en Angleterre, le château de Versailles possédant une version de son atelier. Dans les deux derniers cas, sachant que la marquise était blonde, cette traditionnelle identification pose question. Dans son ouvrage La Vie de Pierre Mignard, l’abbé de Monville écrit en 1730 que peindre Madame de Montespan, « ce n’était pas seulement peindre une très belle personne, c’était peindre la noblesse, l’esprit et la beauté même ». Sa réelle physionomie échappe paradoxalement aujourd’hui.

Le portrait conservé au château de Bussy est l’exacte réplique peinte d’un dessin anonyme conservé au musée Condé de Chantilly, à moins que l’imitation soit inverse. Ce portrait, où la marquise apparaît clairement blonde, est intimiste, loin de celui exécuté par Pierre Mignard la représentant en majesté en compagnie de ses enfants. Dans le dessin de Chantilly comme dans le portrait conservé à Bussy, la physionomie de la marquise est dans le même esprit que le portrait gravé par Étienne Picart, dit le Romain, de trois-quarts, avec une coiffure blonde plus ou moins similaire et un nez mutin bien mieux rendu dans l’estampe.

Oeuvre à la loupe

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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