Art & Architecture
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Partez à la découverte d'un thème très apprécié aux XVIIe et XVIIIe siècles : la scène de chasse
Jan Peeter Verdussen s’est formé à Anvers et peint essentiellement des paysages et des scènes de batailles qui s'inspirent tantôt de Snayers et de van der Meulen, tantôt de Wouwerman, qui contribuent à fixer les codes de ce type de représentation, très recherché aux XVIIe et XVIIIe siècles. Partout en Europe, des collections princières d’art ancien comme celle de Dresde, du Prado ou de Saint-Pétersbourg témoignent encore de cette admiration générale envers l’art de Wouwerman.
L’influence du peintre Philips Wouwerman, artiste prolifique du Siècle d’or néerlandais est ici sensible, que ce soit dans la représentation du cheval de dos (Toulouse, Fondation Bemberg) ou dans l’animation de la scène par de fines notations de traits de lumière, égarant l’œil dans de multiples directions. De même, des scènes pittoresques et champêtres sans rapport avec la cynégétique figurent au troisième plan, conférant à la chasse une dimension sociale plus large que celle d’un groupe aristocratique effectuant un rituel confirmant l’entre-soi. Une charrette tirée par deux bœufs, des promeneurs commentant la scène depuis un pont, une bâtisse assurant la présence de la civilisation confèrent à l’ensemble une atmosphère paisible et conviviale.
Le tableau conservé au château de Bouges, avec sa composition rythmée par les postures variées des chevaux et de leurs cavaliers est cependant moins naturaliste que chez les autres peintres de l’école du nord. L’amble ou l’encolure des chevaux sont stylisés, leurs yeux agrandis tandis que les visages des cavaliers sont traités de manière beaucoup moins détaillées que chez Wouwerman, quand leurs visages ne sont tout simplement pas partiellement cachés.
Jan Peeter Verdussen, comme dans le tableau de chasse qui lui fait pendant au château de Bouges, n’est pas sans mettre en valeur la dimension inquiétante du rituel de la chasse, en faisant figurer au premier plan quatre chiens déjà à l’affût du gibier, visiblement impatients d’en découdre. La religion chrétienne, depuis le haut Moyen-Âge exprime ses fortes réticences à l’égard de la chasse, et en interdit la pratique aux clercs. Or le cavalier monté sur un cheval blanc porte les insignes des ordres du Saint Esprit et de la Toison d’Or, en désignant d’autres cavaliers. Ces insignes, qui rappellent l’importance de la défense la foi chrétienne et de la chevalerie, interrogent l’horizon d’attente des participants à cette chasse, qui participent à des scènes aussi sanguinaires que sauvages.