Art & Architecture
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Découvrez un thème de dévotion particulièrement en vogue au XVIIe siècle.
Le sujet représenté, la relation du Christ aux enfants, est particulièrement en vogue au XVIIe siècle, où la spiritualité française est dominée par l’attachement au mystère de l’Incarnation, principalement sous l’impulsion du Carmel et de l’Oratoire. La dévotion à l’Enfant Jésus connaît alors un essor sans précédent, qui trouve un champ d’expression privilégié dans la figuration de la Vierge à l’Enfant, de la Sainte Famille, mais aussi de ce type de scène. « Laissez venir à moi les petits enfants » est un thème qu’illustrent aussi les peintres Adam van Noort (1562-1641) dès 1600, Jacob Jordaens (1593-1678) et Antoon van Dyck (1599-1641).
Les peintures à sujet religieux de moyen et petits formats, comme c’est le cas de celui d’Aulteribe, sont réservés à la dévotion des particuliers. L’aristocratie et la bourgeoisie passent commande de ces images pieuses qui ornent en général des espaces privés ou des oratoires. Leur fonction est dévotionnelle, loin des grandes œuvres décoratives.
Le nom de Frans Francken II a été avancé pour ce tableau, et cette attribution peut être appuyée par un certain nombre d’éléments rappelant la manière du maître : multiplication des détails pittoresques (petit chien, ouverture sur le paysage…), nombreux personnages, drapés chatoyants etc. Néanmoins le traitement des expressions et des visages semble éloigné de la manière de Francken, notamment en ce qui concerne les visages avec des fronts courts, là où ceux de Francken sont très allongés, avec des notations précieuses dans les visages féminins.
Il faut sans doute penser à un autre peintre, membre de l’entourage de Francken, comme possible auteur de ce tableau. Le nom le plus crédible à avancer est sans doute celui de Cornelis de Baellieur tant les similitudes – formes des visages, manière de traiter les drapés, palette utilisée – sont nombreuses entre les œuvres qui lui sont attribuées et le tableau d’Aulteribe. Ce peintre anversois (1607-1671) est l’un des plus proches collaborateurs de Frans II Francken. Son art est très influencé par celui de Francken tout en s’en distinguant notamment au niveau du traitement des visages, moins précieux. Malheureusement éclipsé par son illustre collègue, les connaissances sont rares sur sa vie et son œuvre.