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Christine de Lorraine par Giusto Sustermans

Découvrez comment la petite-fille de Catherine de Médicis utilise les codes du portrait en veuve.

Présentation de l'oeuvre

Giusto Sustermans (1597-1681), Portrait de Christine de Lorraine. Huile sur toile, 210 x 127 cm. Sermentizon, Château d’Aulteribe

© Hervé Lewandowski / CMN

De nombreux experts ont tout d’abord reconnu un portrait de Catherine de Médicis dans cette œuvre peinte, au regard de ses nombreux portraits en veuve (Bibliothèque nationale de France, musée du Louvre, musée Carnavelet). Cependant à Florence, au Palais Pitti, se trouve conservée une œuvre très similaire, attribuée à Giusto Sustermans (1597-1681) désignée comme le Portrait de Christine de Lorraine (1565-1637), épouse de Ferdinand Ier de Médicis, fille aînée de Charles III, duc de Lorraine, et de Claude de France.

Si l’iconographie de Catherine de Médicis semble davantage connue en France, un tableau historique conservé à l’Ashmolean Museum représente bien Christine de Lorraine en veuve, témoin de l’allégeance des sénateurs de Florence à Ferdinand II de Médicis. Il s’agit de l’une des trois peintures préparatoires connues commandée à Sustermans afin de célébrer l’avènement du jeune Ferdinando en Grand-Duc (1621). Le Grand-Duc est assis entre sa mère, Maria Maddalena d’Autriche à sa droite, et sa grand-mère, Christine de Lorraine, à sa gauche.

Christine est la fille de la duchesse de Lorraine Claude de France. A la mort de celle-ci en 1575, elle est placée sous la tutelle de sa grand-mère Catherine de Médicis, auprès de laquelle elle grandit à la cour de France. Le départ de Christine pour l‘Italie, en raison de son mariage avec le duc de Toscane, se déroule dans des circonstances tragiques, dans la mesure où quelques jours plus tôt, le 5 janvier 1589, sa grand-mère vient de mourir. Christine quitte un royaume divisé, la plus grande partie de la France étant contrôlée par la Ligue et le roi son oncle étant en passe d'être destitué de son trône, annonçant la fin des Valois. Son portrait en veuve est en tout cas une référence à son illustre grand-mère, Catherine de Médicis, qui développe l’art du portrait en veuve en des temps politiques également troublés, après la mort de son époux Henri II, en 1559.

Oeuvre à la loupe

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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