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Un Ange par Giovanni Battista Paggi

Découvrez pourquoi cet ange fait probablement partie d'une toile plus vaste.

Présentation de l'oeuvre

Attribué à Giovanni Battista Paggi (1554-1627), Ange, fragment probable d'une représentation de la Conversion de saint Paul. Huile sur toile, 73,5 x 37 cm. Château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Philippe Berthé/Centre des monuments nationaux

Ce tableau figurant un ange, tenant une longe et avançant le pied gauche vers une tête d’homme renversée, suggère une composition plus ample, comme le format le confirme, l’œuvre étant d’une largeur très inférieure à sa hauteur. On songe à l’iconographie d’une Conversion de saint Paul, qui mettrait ainsi l’ange davantage à la périphérie du tableau.

Le nom de Giovanni Battista Paggi a été avancé pour cette œuvre, en raison de ses représentations fréquentes d’anges suaves dans ses œuvres religieuses. L’œuvre présente également de fortes similitudes stylistiques avec un Putto endormi passé en vente publique à Gênes (vente Cambi Casa D’Aste, Gênes, 26.05.2010). Le Saint-Christophe et l’enfant Jésus conservé au musée des beaux-arts de la ville de Saintes de Giovanni Battista Paggi montre également d’intéressantes similitudes de composition. La scène occupe l'ensemble de cette toile de grande dimension, sans laisser apparaître de décor ou de paysage, s’imposant ainsi d’autant plus au spectateur.

Giovanni Battista Paggi est un peintre gênois doté d'une vaste culture littéraire, très vite influencé par le peintre Luca Cambiaso (1527-1585), qui le conseille. Après un début prometteur dans sa ville natale, il est contraint de fuir en Toscane plus tard en raison d'une condamnation pour homicide (1581). Tout au long de son exil de vingt ans en Toscane (1579-1599), l’artiste été influencé par les nouvelles tendances de l’art florentin, notamment Cigoli et Passignano. Dans la capitale toscane, Paggi obtient immédiatement d'importantes commandes, en grande partie liées à des clients ecclésiastiques. Les œuvres peintes à Florence pour diverses églises ont connu un tel succès qu'elles ont été gravées par le flamand Cornelis Galle, et diffusées dans toute l’Europe. Après avoir obtenu de revenir à Gênes, il y travail jusqu’à sa mort en 1627. La présence de Paggi dans la capitale ligure au début du XVIIe siècle a ouvert la voie à de nombreux peintres locaux qui, en peu de temps, inaugureront la grande saison du baroque génois.

Des œuvres documentées ou datées du début du siècle laissent à penser que cet ange a été exécuté à la fin de son séjour en Toscane, époque où sa peinture est davantage marquée par des accents poétiques que par des références littéraires érudites, typiques de la sphère intellectuelle de son époque.

Oeuvre à la loupe

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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