Art & Architecture
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Partez à la découverte des versions dérivées de la « Madone Terranuova » de Raphaël.
L’œuvre conservée au château de la Motte-Tilly peut être comparée à plusieurs tondi italiens sur panneaux exécutés à la fin du XVe siècle. Figurée au sein d’un paysage, la madone est assise porte l’Enfant sur ses genoux, dans la tradition de la peinture florentine du début du XVIe siècle, marquée par l’art de Léonard de Vinci et de Raphaël. Œuvre de dévotion où le destin tragique du Christ est annoncé par le regard triste que la mère porte sur son fils, ainsi que par des éléments symboliques (cerises ou chardonneret), les panneaux s’inscrivent dans la filiation de la « Madone Terranuova » de Raphaël (Berlin, Gemäldegalerie).
Un tondo présentant de grandes similarités est conservé au musée du Petit Palais, a d’abord attribué à Lorenzo di Credi, puis à Verrocchio et à Pierro di Cosimo, et enfin à Tommaso. Il présente une Vierge qui penche sa tête vers son enfant à senestre, comme dans notre tableau. Tommaso a conçu un schéma de composition symétrique qu’il réutilise à de nombreuses reprises (« Vierge à l’Enfant entre deux anges », Dion, Musée des Beaux-arts et « La Vierge et l’Enfant avec le petit saint Jean et sainte Marguerite », Avignon, Musée du Petit Palais). La Vierge, au centre, est encadrée par deux anges. Elle offre à l’Enfant Jésus des cerises, symbole du sacrifice futur.
Cependant, le tondo du château de la Motte-Tilly ne figurant pas Saint-Jean Baptiste, il est certainement à rapprocher de l’œuvre de Giovanni Antonio Sogliani (1492-1544) conservé à Pinacothèque Capitoline de Rome, d’autant que la palette est très similaire. Le dispositif est inspiré du tableau attribué à l’école de Pérugin conservé au musée du Louvre, en réduisant le nombre des figures : seuls restent deux anges porteurs de fleurs évoquant les deux saintes du tableau du Louvre.