Art & Architecture
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Relevez vos manches : découvrez les coulisses de la gestion des collections du Centre des monuments nationaux, constituées de près de 162 000 biens culturels !
La création d'un service dédié
Depuis 2000, le Ministère de la Culture et de la Communication a chargé le Centre des monuments nationaux de la réalisation de l’inventaire des collections conservées au sein des monuments appartenant à l’État. Pour piloter au niveau national ces missions, un service dédié à l’inventaire et au récolement des collections a été créé en 2005.
Aujourd’hui, sur l’ensemble des monuments, 76 sont considérés comme conservant des collections, soit près de 162 000 biens culturels dont 12 300 sont classés au titre des Monuments historiques.
Les collections sont constituées d’objets relevant des beaux-arts, de l’archéologie, des arts et traditions populaires, d’art contemporain, de l’ethnologie, de la numismatique, de bibliothèques, d’archives…
Le service dédié à l'inventaire et au récolement dépend de la direction de la conservation des monuments et des collections : il est chargé d’établir le statut de propriété des biens culturels, d’étudier, d’inventorier, de récoler, de gérer et de diffuser les collections. Il travaille en collaboration avec différents interlocuteurs : centres d’archives, musées, collectivités territoriales, CRMH, CRDOA, OCBC… Il est composé de cinq agents (un chef de pôle, quatre chargés d’inventaire).
Collections, quésaco ?
Les biens susceptibles d’être enregistrés à l’inventaire sont les biens présentant un intérêt historique ou esthétique selon l’article L.2112-1 du Code général de la propriété des personnes publiques et l’article L 141-1 du Code du patrimoine précise que le CMN a pour mission d’entretenir, conserver et restaurer les monuments nationaux dont il a la garde ainsi que leurs collections. Aussi, afin de connaître, identifier et gérer les collections, le pôle mène des campagnes pluriannuelles d’inventaire et de récolement in situ. Parallèlement des recherches historiques et iconographiques sont effectuées afin d’apporter une meilleure connaissance du bien culturel (statut juridique, attribution d’un auteur, matériaux et usage…).
La plupart des biens conservés dans les monuments sont des biens relevant de la domanialité publique et sont à ce titre inaliénables et imprescriptibles.
Les objectifs :
Le monument fait l’objet d’une campagne d’inventaire et/ou de récolement
Un pré-inventaire est dressé avec les recherches documentaires et archivistiques préalables réalisées par le chargé d’inventaire pour collecter inventaires anciens, dossiers de restauration, etc., et établir le statut juridique des collections.
L’inventaire d’un bien culturel (bien meuble exclusivement) est l’action de le décrire précisément (constitution, fonction, relevé des marquages, prise de dimensions, localisation, prise de vues), selon le Système descriptif national des objets mobiliers et le thesaurus Palissy, qu’il soit présenté ou conservé en réserve. Tous les biens sont ainsi inventoriés, ceux appartenant au CMN, à l’État ou d’autres institutions en dépôt.
Les données et images recueillies in situ sont enregistrées pour chaque bien dans la base de données Collectio.
Une fois l’inventaire achevé, un registre d’inventaire est édité et contrôlé/paraphé.
Toute acquisition ou découverte fortuite viendra compléter cet inventaire.
À partir des inventaires, un travail de récolement est nécessaire, tous les 5 ans. Récoler signifie « vérifier la présence de quelque-chose ayant fait l’objet d’un inventaire ». Il s’agit d’une obligation légale qui prend sa source dans la loi de 1913 (art. 23) pour les objets classés au titre des Monuments Historiques.
Le monument fait l’objet d’un récolement des dépôts
Le récolement est mené in situ à la demande des institutions déposantes et de la Commission de récolement des dépôts d’œuvres d’art. Il a pour but de localiser les biens culturels et de dresser un constat d’état de conservation. Le post-récolement doit régulariser par voie d’arrêté ou de convention de dépôt leur situation administrative. Si des biens culturels n’ont pas été vus lors du récolement un dépôt de plainte devra être effectué.
Le monument fait l’objet d’un inventaire scientifique
L’inventaire administratif clos et validé, un travail de recherche en archives est mené par le chargé d’inventaire sur les biens culturels pour en déterminer les attributions, l’historique, les techniques et matériaux, les notices comparatives, etc. Des appels à contribution sont faits auprès d’experts dans d’autres institutions. Ce travail aboutit à une sélection de biens culturels pouvant être classés au titre des Monuments historiques, s’ils présentent « au point de vue de l’histoire, de l’art, de la science ou de la technique un intérêt public. ». Une collaboration est alors menée avec la DRAC concernée afin d’élaborer le dossier de classement.