Histoire

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Petite histoire du sport, de l’Antiquité à nos jours

Combat de chevaliers, scène de la grande frise murale de la chambre du seigneur au château de Pierrefonds

Quels sports pratiquait-on dans l'Antiquité, au Moyen Âge ou à la Renaissance ? Depuis quand joue-t-on au football ou au tennis ? Remontons le fil du temps...

Le sport dans l’Antiquité

Parmi les édifices gréco-romains qui sont parvenus jusqu’à nous, ceux consacrés aux sports et aux jeux sont les plus nombreux : la figure de l’amphithéâtre vient immédiatement à l’esprit quand on évoque l’architecture antique ! Celui de Sanxay, l'une des villes gallo-romaines majeures de l’antique province d'Aquitaine, pouvait accueillir plus de 6000 spectateurs.

Dans le monde grec, le sport joue un rôle important : les exercices physiques permettent en effet de préparer les jeunes hommes à la guerre ! 

Les athlètes s’entraînent dans la palestre, une vaste cour extérieure entourée d’une colonnade, donnant accès à un ensemble de pièces qui forment le gymnase. On y pratique la lutte et d'autres exercices physiques comme la course, le lancer du javelot, du disque…

Amphithéâtre du site gallo-romain de Sanxay
Amphithéâtre du site gallo-romain de Sanxay

© Mathieu Vouzelaud / Centre des monuments nationaux

Les Romains n’ont pas le même rapport au corps et à l’exercice physique que les Grecs, plus athlétiques. Dans la société romaine, l’athlète est même méprisé car il se « donne en spectacle » ! 

L’éducation physique décline donc sous l’Empire romain. La palestre n'est plus qu'une composante des thermes, comme à Glanum ou à la villa gallo-romaine de Lassales. Si on peut y pratiquer une activité physique, ce sont surtout des lieux de sociabilité et d’hygiène : on s’y détend, on s’y baigne, on y converse, on y traite d’affaires économiques ou politiques… 

Les plus luxueux établissements thermaux sont richement décorés, leurs sols et leurs murs revêtus de mosaïques, comme à la villa gallo-romaine de Montcaret en Dordogne. 

Si la culture romaine s’intéresse peu au sport, elle accorde néanmoins une grande place aux loisirs et aux divertissements : les spectacles à caractère sportif tels que courses de chars ou combats de gladiateurs sont fréquents dans les cirques et amphithéâtres ! Chacun s’y presse, quelle que soit son appartenance sociale.

Site archéologique de Glanum vu du ciel
© We are Content(s) / Centre des monuments nationaux

Site archéologique de Glanum vu du ciel

Le sport au Moyen Âge

En 393, l’empereur romain Théodose abolit les jeux antiques. Cela signifie-t-il que le loisir disparaît de la société médiévale ? Pas du tout ! 

Les jeux physiques, d’adresse ou de hasard, de la chasse aux échecs, font alors partie du quotidien et ne concernent pas uniquement la fraction la plus favorisée de la société. 

Grâce à l’imagerie médiévale, puis aux romans et au cinéma, les joutes et les tournois sont les divertissements médiévaux les plus connus aujourd’hui. On en trouve une superbe représentation dans la chambre du seigneur du château de Pierrefonds

Ces spectacles se déroulent dans les lices , devant un public confortablement installé dans des loges surélevées, et sont commentés par un héraut . Les lices de la cité de Carcassonne, par exemple, se situent entre les deux remparts du château.

Lices de la cité de Carcassonne
Lices de la cité de Carcassonne

© 4vents / Centre des monuments nationaux

Le sport à la Renaissance et sous l’Ancien Régime

À la Renaissance, l’humanisme encourage l’exercice et valorise le mouvement, qui permettrait d’évacuer les humeurs. 

Certains sports connaissent à cette époque une popularité grandissante : c’est le cas du jeu de paume ! Apparu dans les milieux ecclésiastiques (les chanoines  s’y adonnent au sein des cloîtres), ce jeu de balle conquiert progressivement l'aristocratie.

Au XVIe siècle, toutes les demeures princières sont dotées d’un jeu de paume. François Ier en fait construire dans toutes ses résidences : celui du château de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, a été découvert en 2020 lors de fouilles archéologiques.

Mais un siècle plus tard, le paume n’est plus le privilège des seigneurs : des salles de jeux fleurissent dans toutes les villes (Paris en compte alors une centaine) ! Ce sport sera néanmoins concurrencé par d’autres jeux comme le billard, mis en faveur par Louis XIV.

Sous l’Ancien Régime, on assiste au recul de la valorisation de la force physique au profit de la grâce, l’adresse, la prestance… La noblesse de cour cherche avant tout à plaire !

Le maniement des armes, de plus en plus théâtralisé, et l’équitation permettent de perpétuer l’idéal chevaleresque dans les milieux aristocratiques.

Vue d'un jeu de paume, gravure de 1757
Vue d'un jeu de paume, 1757

© Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Le sport à l’ère industrielle

La première société de gymnastique est fondée en 1859 à Paris, mais il faut attendre la deuxième moitié du siècle pour que cette pratique se répande. 

La défaite de 1870 entraîne l’instauration de l’instruction physique obligatoire dans les écoles publiques. On renoue ainsi avec l’idéal grec, qui veut que le guerrier soit un athlète (et réciproquement) ! 

Au tournant du XXe siècle apparaît l’idée que le sport participe à l’acquisition des vertus de l’hygiène. Les villes commencent à se doter de piscines couvertes, notamment dans le nord de la France, région pionnière dans la création d'écoles de natation. On ne s’étonnera donc pas de trouver un bassin de natation long de 27 mètres à la Villa Cavrois, chef-d’œuvre moderniste construit près de Lille dans les années 1930.

Bassin de natation de la Villa Cavrois
Bassin de natation de la Villa Cavrois

© CMN

Le sport au XXe siècle

Aux alentours de 1900, les sports anglais sont déjà bien implantés sur le sol français et leur pratique ne cesse de s’élargir : rugby, football, tennis, athlétisme…

La société mondaine du début du XXe siècle se sert des sports pour maintenir sa cohésion : partout où les élites se réunissent, les sports sont présents.

Mais la grande majorité des Français n’a pas encore accès à la pratique sportive. C’est sous le Front populaire que les choses évoluent : Léon Blum confie le premier poste de sous-secrétaire d’État aux Loisirs et aux Sports à Léo Lagrange, qui affirme vouloir « mettre fin à la pratique de sports restreints à un petit nombre de privilégiés. »

Les communes entreprennent alors l’édification de parcs des sports et de stades-vélodromes, au moment où débute la médiatisation des sports...

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le sport est enseigné dans toutes les écoles, le nombre de pratiquants augmente et le spectacle sportif devient incontournable. 

Aujourd'hui, le sport est vu comme un facteur d'épanouissement participant à la santé de tous !

Présentation d'ensemble rythmique, école Andrée Joly-Duclos, années 1930-1940
Présentation d'ensemble rythmique, école Andrée Joly-Duclos, années 1930-1940

© Émeric Feher / Centre des monuments nationaux

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