Histoire

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L'histoire des Jeux Paralympiques

Les Jeux Paralympiques n'ont pas été créés à la fin du XIXe siècle, comme les Jeux Olympiques modernes. Découvrez leur histoire !

Aux origines du paralympisme

On trouve des traces de pratiques « sportives » par des personnes blessées ou mutilées dès la fin du XIXe siècle. Mais ces dernières sont souvent perçues, à cette époque, comme des « phénomènes de foire »... 

Une « course des jambes de bois » est par exemple relatée par la presse en 1894 !

Nous sommes alors bien loin des compétitions réglementées et de l'olympisme naissant.

Illustration représentant une course de personnes avec des jambes de bois
« La course des jambes de bois », Le Petit Journal, supplément illustré, 24 mars 1895

© CMN

1948-1960, des Jeux à l'hôpital

En 1948, le neurochirurgien Ludwig Guttmann lance une expérience innovante de promotion du sport rééducatif. 

Médecin chef à l’hôpital de Stoke Mandeville, près de Londres, il intègre des jeux sportifs au processus de réhabilitation des personnes paralysées suite à une blessure à la colonne vertébrale.

Le 29 juillet 1948, jour de l’ouverture des Jeux Olympiques de Londres, il propose à ses patients de prendre part à une grande compétition de tir à l’arc : les « Jeux de Stoke ».

Ces derniers sont renouvelés chaque été dans l’enceinte de l’hôpital. À partir du début des années 1950, ils accueillent des délégations étrangères. L’Amicale sportive des mutilés de France (ASMF) y participe pour la première fois en 1955. 

Ces « Jeux de Stoke » constituent ainsi un rassemblement international de plus en plus important, mais réservé aux personnes en fauteuil roulant.

Tireuse à l’arc en fauteuil roulant aux Jeux de Stoke Mandeville, 1954
Tireuse à l’arc en fauteuil roulant aux Jeux de Stoke Mandeville, 1954

© Smith Archive / Alamy Stock Photo

1960-1989, des Jeux « para-olympiques » de Rome au paralympisme

Douze ans après la création des « Jeux de Stoke » en 1948, le choix est fait de les délocaliser à Rome, qui accueille les Jeux Olympiques de 1960. Ces premiers « Jeux para-olympiques » restent réservés aux athlètes en fauteuil roulant. 

Ils auront désormais lieu tous les quatre ans dans la foulée des JO, si possible dans la même ville, comme à Tokyo en 1964.

La période est marquée par un rapprochement vers le modèle du sport de compétition et la participation progressive d’autres athlètes ayant une diversité de handicaps.

Les revendications d’intégration des personnes amputées et des personnes aveugles et malvoyantes aboutissent lors des Jeux de Toronto (1976) ; celles des personnes avec une infirmité motrice cérébrale à New York (1984). 

En 1989, la création du Comité International Paralympique (IPC) marque la fin du processus de regroupement des handicaps et permet un rapprochement avec le Comité International Olympique (CIO).

Vainqueur d’une course aux Jeux paralympiques de Séoul 1988
Vainqueur d’une course aux Jeux Paralympiques de Séoul, 1988, tirage argentique (reproduction)

© Collections du Musée National du Sport, Nice

1989-2012, le nouveau paralympisme

En 1989 s'ouvre une troisième période, celle d’un nouveau paralympisme qui cherche à s’élargir et à rassembler toutes les fédérations sportives internationales représentant des sportifs avec différents types de déficience ou d’incapacité. 

Au tournant du XXIe siècle, le paralympisme se transforme radicalement et bénéficie d'une reconnaissance publique et politique grandissante.

Des adaptations et innovations permanentes sont nécessaires pour créer les conditions de l’égalité des chances dans des compétitions rassemblant des sportifs aux incapacités extrêmement diverses. De ce fait, chaque épreuve a sa propre classification, qui repose sur les « situations de handicap » qu’elle implique pour chacun. 

Didier Riedlinger, champion paralympique, s’avançant sur la neige en dual-ski
Didier Riedlinger, champion paralympique, s’avançant sur la neige en dual-ski. Carte publicitaire (reproduction). 1994

© Collections du Musée national du Sport, Nice

2012-2024, vers le grand spectacle de la fierté

Les Jeux de Londres, en 2012, marquent un point de bascule vers une grande démonstration de l’inclusion et de la fierté. Les médias s’emparent de l’évènement pour mettre en scène des performances sportives d’un genre inédit. 

La rupture est affirmée avec le slogan « Rencontrez les superhumains » et un clip vidéo qui mêle des références aux super-héros des bandes dessinées à des images choc. 

Les Jeux de Tokyo, en 2021, voient l’apparition de nouveaux para-sports : le para-badminton et le para-taekwondo. 

Les paralympiennes prennent désormais plus de place, comme Marie-Amélie Le Fur, qui concourt en saut en longueur et en 100 m, 200 m et 400 m, équipée d’un Flexfoot. Cette dernière remporte 9 médailles dans la catégorie T44 (simple amputation d’une jambe sous le genou) entre 2008 et 2016. 

L’évolution des mascottes paralympiques révèle la possibilité d’exhiber désormais un appareillage sportif prothétique avec fierté.

Charles-Antoine Kouakou aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020
Charles-Antoine Kouakou aux Jeux Paralympiques de Tokyo 2020

© OIS / Thomas Lovelock

En vidéo

De quand datent les Jeux Paralympiques ?

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Une exposition événement au Panthéon

Le Panthéon, qui compte parmi ses Grands Hommes l’inventeur de l’écriture universelle pour les personnes aveugles, Louis Braille, présente l’exposition « Histoires Paralympiques » du 11 juin au 29 septembre 2024. Elle entre en résonance avec la mémoire de tous les combats en faveur de l’émancipation et de l’égalité.

Découvrir l'exposition

Exposition Histoires paralympiques au Panthéon
Exposition Histoires paralympiques au Panthéon

© Didier Plowy / Centre des monuments nationaux

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