Histoire
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Les Jeux Paralympiques n'ont pas été créés à la fin du XIXe siècle, comme les Jeux Olympiques modernes. Découvrez leur histoire !
On trouve des traces de pratiques « sportives » par des personnes blessées ou mutilées dès la fin du XIXe siècle. Mais ces dernières sont souvent perçues, à cette époque, comme des « phénomènes de foire »...
Une « course des jambes de bois » est par exemple relatée par la presse en 1894 !
Nous sommes alors bien loin des compétitions réglementées et de l'olympisme naissant.
En 1948, le neurochirurgien Ludwig Guttmann lance une expérience innovante de promotion du sport rééducatif.
Médecin chef à l’hôpital de Stoke Mandeville, près de Londres, il intègre des jeux sportifs au processus de réhabilitation des personnes paralysées suite à une blessure à la colonne vertébrale.
Le 29 juillet 1948, jour de l’ouverture des Jeux Olympiques de Londres, il propose à ses patients de prendre part à une grande compétition de tir à l’arc : les « Jeux de Stoke ».
Ces derniers sont renouvelés chaque été dans l’enceinte de l’hôpital. À partir du début des années 1950, ils accueillent des délégations étrangères. L’Amicale sportive des mutilés de France (ASMF) y participe pour la première fois en 1955.
Ces « Jeux de Stoke » constituent ainsi un rassemblement international de plus en plus important, mais réservé aux personnes en fauteuil roulant.
Douze ans après la création des « Jeux de Stoke » en 1948, le choix est fait de les délocaliser à Rome, qui accueille les Jeux Olympiques de 1960. Ces premiers « Jeux para-olympiques » restent réservés aux athlètes en fauteuil roulant.
Ils auront désormais lieu tous les quatre ans dans la foulée des JO, si possible dans la même ville, comme à Tokyo en 1964.
La période est marquée par un rapprochement vers le modèle du sport de compétition et la participation progressive d’autres athlètes ayant une diversité de handicaps.
Les revendications d’intégration des personnes amputées et des personnes aveugles et malvoyantes aboutissent lors des Jeux de Toronto (1976) ; celles des personnes avec une infirmité motrice cérébrale à New York (1984).
En 1989, la création du Comité International Paralympique (IPC) marque la fin du processus de regroupement des handicaps et permet un rapprochement avec le Comité International Olympique (CIO).
En 1989 s'ouvre une troisième période, celle d’un nouveau paralympisme qui cherche à s’élargir et à rassembler toutes les fédérations sportives internationales représentant des sportifs avec différents types de déficience ou d’incapacité.
Au tournant du XXIe siècle, le paralympisme se transforme radicalement et bénéficie d'une reconnaissance publique et politique grandissante.
Des adaptations et innovations permanentes sont nécessaires pour créer les conditions de l’égalité des chances dans des compétitions rassemblant des sportifs aux incapacités extrêmement diverses. De ce fait, chaque épreuve a sa propre classification, qui repose sur les « situations de handicap » qu’elle implique pour chacun.
Les Jeux de Londres, en 2012, marquent un point de bascule vers une grande démonstration de l’inclusion et de la fierté. Les médias s’emparent de l’évènement pour mettre en scène des performances sportives d’un genre inédit.
La rupture est affirmée avec le slogan « Rencontrez les superhumains » et un clip vidéo qui mêle des références aux super-héros des bandes dessinées à des images choc.
Les Jeux de Tokyo, en 2021, voient l’apparition de nouveaux para-sports : le para-badminton et le para-taekwondo.
Les paralympiennes prennent désormais plus de place, comme Marie-Amélie Le Fur, qui concourt en saut en longueur et en 100 m, 200 m et 400 m, équipée d’un Flexfoot. Cette dernière remporte 9 médailles dans la catégorie T44 (simple amputation d’une jambe sous le genou) entre 2008 et 2016.
L’évolution des mascottes paralympiques révèle la possibilité d’exhiber désormais un appareillage sportif prothétique avec fierté.
Le Panthéon, qui compte parmi ses Grands Hommes l’inventeur de l’écriture universelle pour les personnes aveugles, Louis Braille, présente l’exposition « Histoires Paralympiques » du 11 juin au 29 septembre 2024. Elle entre en résonance avec la mémoire de tous les combats en faveur de l’émancipation et de l’égalité.