Histoire
article | Temps de Lecture7 min
Histoire
article | Temps de Lecture7 min
Le Centre des monuments nationaux, sous la tutelle du ministère de la Culture, œuvre à la conservation et la valorisation des monuments historiques. Revivez l’évolution de cet établissement centenaire au service du patrimoine !
En 1790, au cœur de la Révolution française, l’érudit Aubin Louis Milin présente à l’Assemblée constituante un rapport intitulé Antiquités nationales ou Recueil de monuments, pour servir à l’histoire générale et particulière de l’Empire françois. Le terme de « monument historique » apparaît ici pour la première fois ! Il désigne les édifices et les lieux liés à l’art et l’histoire de la France.
En 1830, le poste d’inspecteur des monuments historiques est créé par le ministère de l’Intérieur. Le 27 mai 1834, il est attribué à l’écrivain et historien Prosper Mérimée, qui va jouer un rôle essentiel.
Pendant des années, il sillonne la France afin de dresser un inventaire des sites préhistoriques et des bâtiments antiques et médiévaux remarquables. Tous relèvent de l’État, ou des communes, et nécessitent des travaux. C’est d’ailleurs Prosper Mérimée qui confie à Eugène Viollet-le-Duc, architecte, le soin de restaurer la cité de Carcassonne, l’abbaye du mont Saint-Michel, ou encore le château de Pierrefonds.
La suite ? La loi du 30 mars 1887 pour la conservation des monuments historiques assure la protection des ouvrages présentant « un intérêt du point de vue de l’histoire, de l’art ou de l’archéologie ». Ainsi, un monument classé ne peut être ni détruit, ni déplacé et toute intervention doit être soumise à un accord ministériel (entretien, réparation, restauration ou modification). Elle est complétée par la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, qui réaffirme et enrichit ses dispositions.
La Caisse nationale des monuments historiques et préhistoriques est fondée le 10 juillet 1914, quelques mois après la loi de 1913. Son rôle ? Réunir de l’argent pour financer le rachat des monuments classés et soutenir les campagnes de restauration.
À l’origine, ces fonds sont constitués de dons et de legs de particuliers. Toutefois, à partir de 1922, une autre source de revenus est créée avec la perception d’un droit d’entrée sur les visites des monuments. C’est le début d’un nouveau chapitre !
Une nouvelle loi, le 2 mai 1930, ajoute à celle de 1913 le classement et la protection de sites naturels présentant un intérêt historique, scientifique ou artistique. C’est le cas, par exemple, de la forêt de Paimpont, en Ille-et-Vilaine, souvent identifiée comme la Brocéliande des mythes arthuriens. En 1934, plusieurs éléments sont ainsi classés, comme la fontaine de Barenton ou le tombeau de Merlin.
Quant à l’établissement, il change de nom suite à cette loi pour prendre celui de Caisse nationale des monuments historiques, préhistoriques et naturels et des sites.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux moyens de financement doivent être trouvés. Une politique d’animation et de valorisation est progressivement mise en place au sein des monuments, pour attirer davantage de public. Peu à peu, la Caisse n’a plus seulement une vocation comptable, mais aussi culturelle.
Deux décrets publiés le 30 juin 1965 modifient le statut de l’établissement, qui prend le nom de Caisse nationale des monuments historiques et des sites (CNMHS). Deux ans plus tard, en 1967, son siège est installé à l’Hôtel de Béthune-Sully, au cœur du quartier du Marais, à Paris.
Au fil des années, les visiteurs se font toujours plus nombreux. L’importance de l’accueil du public et de la valorisation des monuments se renforce. Parallèlement, le CNHMS devient un acteur incontournable sur la scène culturelle internationale.
Par décret du 21 avril 2000, le CNHMS devient l’actuel Centre des monuments nationaux (CMN).
En 2007, l’établissement se voit confier la maîtrise d’ouvrage des opérations d’entretien et de restauration, assurée jusqu’ici par le ministère de la Culture. Depuis, de nombreux chantiers ont été menés à travers tout le territoire, comme la restauration de l’Hôtel de la Marine, de l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, ou encore du château de Villers-Cotterêts, qui accueille la Cité internationale de la langue française.
Aujourd’hui, le CMN remplit trois grandes missions :
Plus de 100 monuments, répartis sur toute la France, sont sous sa responsabilité. Sauriez-vous tous les nommer ?