Insolite
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Avec leur crinière arc-en-ciel et leur robe immaculée, les licornes occupent aujourd'hui une place de choix dans la pop culture et la mode enfantine. Mais cet animal fabuleux a-t-il toujours été bienveillant ? Découvrons son histoire...
La croyance en l'existence d'un quadrupède à une corne apparaît dès l'Antiquité.
Dans son Histoire naturelle, Pline l'Ancien décrit la licorne (ou plutôt "l'unicorne") comme une "bête fort farouche" qui aurait "le corps du cheval, la tête du cerf, les pattes de l’éléphant et la queue du sanglier". Il ajoute :
Au début du Moyen Âge, la licorne n'est pas toujours décrite de la même manière : c'est un animal hybride, composé d’éléments empruntés à d’autres animaux. Sa principale caractéristique est sa longue corne au milieu du front.
Dans les bestiaires et la vulgate (traduction latine de la Bible), elle apparaît souvent comme un animal cruel et violent.
Cette créature féroce serait d'ailleurs la seule ennemie de l'éléphant, qu'elle n'hésite pas à attaquer sauvagement.
Mais à partir du XIIe siècle, la licorne prend peu à peu une dimension positive. Elle devient un symbole de la Passion du Christ, et sa blancheur représente la pureté et la chasteté.
On raconte que cet animal mystérieux aime tout particulièrement s'endormir sur le sein d'une jeune vierge. Les chasseurs en profitent alors pour la tuer et prendre sa corne.
On prête à cette dernière des vertus médicinales : elle pourrait notamment servir d'antidote contre les poisons ou purifier l’eau contaminée… De ce fait, le commerce de "cornes de licornes" est florissant au Moyen Âge et jusqu'à la fin du XVIIIe siècle : il s'agit généralement de dents de narvals, une espèce de cétacés vivant dans l'océan Arctique.
Peu à peu, l’image de la licorne se "stabilise" et se rapproche de celle qu'on connaît aujourd’hui : un cheval blanc avec une barbichette, des sabots de chèvre et une longue corne torsadée sur le front. C'est ainsi qu'elle est représentée sur la célèbre tenture de la Dame à la licorne, au tout début du XVIe siècle.
Si la licorne est un animal assez rare dans l'héraldique médiévale, elle bénéficie d'un regain d'intérêt tardif. Au XVIIe siècle, elle fait par exemple son apparition sur les armoiries de la ville d'Amiens.
En 1841, l'historien et archéologue Prosper Mérimée découvre la série de tapisseries de la Dame à la licorne au château de Boussac (Creuse). C'est à cette époque que la licorne, symbole d'une Europe médiévale fantasmée, connaît un véritable retour en grâce.
L'architecte Viollet-le-Duc, par exemple, en ajoute une au sommet des chapelles rayonnantes de la cathédrale de Reims, parmi d’autres sculptures animalières. Cette malheureuse licorne perdra sa corne pendant la Grande Guerre, lorsque des obus incendiaires frapperont la cathédrale, endommageant gravement sa statuaire.
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