Histoire

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Madame de Pompadour

Maîtresse royale puis confidente de Louis XV (1710-1774), la marquise de Pompadour tient une place centrale à la cour. Mais savez-vous à quel point cette amoureuse des arts a influencé la France du XVIIIe siècle ?

Bienvenue à la cour

Jeanne-Antoinette Poisson, connue comme marquise de Pompadour, naît en 1721 dans une famille bourgeoise. Devenue Madame Lenormant d’Étiolles par son mariage, elle est introduite à la cour et ne tarde pas à faire parler d’elle.

Le roi Louis XV la remarque lors d’un bal masqué à Versailles et l’établit très vite comme marquise et maîtresse royale. Son absence de sang noble lui vaut de nombreuses critiques et elle doit faire face à un profond mépris de la famille royale et des aristocrates dévots, opposés à cette liaison adultère.

Portrait de Madame de Pompadour, François Boucher

© Paris Musées / Musée Cognacq-Jay

Une femme d’influence

Si elle ne reste maîtresse royale que de 1745 à 1750, Jeanne-Antoinette garde néanmoins une place importante dans la vie du roi et conserve le titre de favorite jusqu’à la mort de Louis XV. Devenant confidente du souverain, elle joue même un rôle dans certaines affaires politiques comme le mariage du Dauphin et de Marie-Josèphe de Saxe.

Sa place à la cour lui permet d’introduire son frère, le marquis de Marigny, et de le faire nommer surintendant des bâtiments du roi. Lui aussi grand amateur d’art, il annonce un retour au style antique, notamment dans les arts décoratifs ou l’architecture avec le Théâtre-Français (théâtre de l’Odéon) dont il supervise la construction.

Portrait de Louis XV

© Pascal Lemaître / Centre des monuments nationaux

Mécène attentive

Initiatrice de tendances, Madame de Pompadour promeut des artistes qui deviennent alors incontournables dans les hautes sphères françaises comme le peintre Jean-Marc Nattier ou le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle. On lui connait de nombreux portraits réalisés par des artistes variés qui lui permettent de se montrer sous différents aspects de sa personnalité. Tantôt en Diane chasseresse, tantôt paisible à son métier à broder, la marquise de Pompadour se place toujours en femme esthète et cultivée.

Louis XV ne compte pas rester dans l’ombre de son aïeul le Roi-Soleil et veut lui aussi participer au rayonnement artistique de la France. Raffinée et observatrice, la marquise introduit au roi ses protégés comme François Boucher, très apprécié de la favorite qui lui commande les dessins des tapisseries pour ses intérieurs.

Le Repos des nymphes au retour de la chasse, dit Le Retour de chasse de Diane, François Boucher

© Paris Musées / Musée Cognacq-Jay

Une femme de lettres

Reconnue pour sa beauté mais également pour son intelligence, Madame de Pompadour est une habituée des salons littéraires où elle échange des idées et rencontre des intellectuels. Elle apporte notamment son appui à Diderot et d’Alembert dans la publication de leur Encyclopédie en 1751.

La favorite royale n’hésite pas non plus à soutenir des philosophes et penseurs qui prônent une monarchie éclairée. C’est le cas de Voltaire, en lui permettant un retour en grâce auprès du roi, mais aussi de Montesquieu qu’elle défend face aux critiques, se faisant même représenter avec un de ses écrits.

Voltaire à sa table de travail

© Hervé Lewandowski / Centre des monuments nationaux

Une vie de château(x)

En tant que maîtresse royale, la marquise de Pompadour loge auprès du Roi à Versailles la plupart du temps. En effet, elle occupe un appartement proche de celui de Louis XV pour qu’il puisse la rejoindre discrètement. Une fois devenue sa confidente, elle s’installe alors au rez-de-chaussée du château, dans des intérieurs somptueux. Le petit Trianon, dans le parc de Versailles, est même édifié par l’architecte Ange-Jacques Gabriel pour l’amie très chère du souverain mais profitera à la favorite suivante, madame du Barry.

Cependant, la marquise possède ou loue aussi de nombreuses demeures à la campagne qu’elle aménage avec goût. Parmi ses refuges figurent le château de Champs-sur-Marne, le château de Bellevue à Meudon ou même l’Hôtel d’Evreux, actuel palais de l’Élysée, alors hors de la ville ! Son château de Choisy est orné d’une « chinoiserie », style en vogue inspiré des voyages en Asie qui créent un imaginaire fantaisiste en Europe. 

Femme d’influence par ses relations et par son goût, la marquise de Pompadour s’inscrit durablement dans son siècle grâce à son héritage artistique, représentatif du luxe à la française.

Partagez son quotidien en découvrant le château de Champs-sur-Marne et son parc, restaurés dans l’esprit du XVIIIe siècle.

Château de Champs-sur-Marne

© Christophe Bernard / Centre des monuments nationaux

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