Histoire

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Henri II

Fils de François Ier né en 1519, Henri II est un fervent partisan de l’art de la Renaissance tout au long de son règne. Découvrez ce monarque chevaleresque à la vie étonnante !

Les Valois

Henri II, fils cadet du célèbre François Ier, roi de 1547 à 1559, et de Claude de France, n’était pas destiné à régner. Retenu en otage en Espagne de 1526 à 1530 avec son frère aîné François, à la suite d’une défaite des armées françaises, le jeune garçon entretient des relations tendues avec ce dernier, donnant lieu à de nombreux conflits notamment avec son autre frère, Charles, duc d’Orléans. La mort du Dauphin François en 1536 le place en héritier du royaume dont il prend la tête après le décès de son père en 1547.

Du point de vue politique, Henri II marche dans les pas de son père, faisant rayonner la France parmi les puissances européennes qui l’entourent. Les rivaux restent les mêmes, l’empire des Habsbourg avec Charles Quint et les Tudor avec Edouard VI en Angleterre.

Il se marie en 1533 avec Catherine de Médicis, nièce du pape Léon X et riche héritière italienne. De leur mariage naissent dix enfants dont trois futurs rois de France : François II (1559-1560), Charles IX (1560-1574) et Henri III (1574-1589).

Portrait de Catherine de Médicis

© Reproduction Hervé Lewandowski / CMN

Un roi bâtisseur

Le roi Henri II poursuit les travaux commencés par son père et embellit les résidences royales. C’est le cas au Louvre, où le souverain fait construire une aile par l’architecte Pierre Lescot. Typiques de la Renaissance française, les façades sont ornées de colonnes et de sculptures à l’image des palais italiens de l’époque.

Il continue aussi à Fontainebleau le chantier de François Ier à Fontainebleau avec son architecte de prédilection, Philibert Delorme. Le château est, lui aussi, représentatif de la Renaissance : de nombreux artistes italiens œuvrent sur les décors de fresques, de lambris ou de stucs, ornés des armoiries du roi. Une des pièces les plus impressionnantes est la salle de bal, ancienne loggia ouverte décorée par Nicolo Dell’abate sous la direction du peintre Primatice. Henri II la transforme donc en salle de bal et y installe une cheminée monumentale.

Dans un style bien différent, le gothique, et toujours avec son architecte Philibert Delorme, Henri II achève en 1552 la Sainte-Chapelle du château de Vincennes, sur le modèle de celle du palais de la Cité. Commencés sous Charles V en 1379 par Raymond du Temple, les travaux s’éternisent en raison notamment du coût élevé du bâtiment. Une fois l’édifice achevé, le roi y fait transférer l’Ordre de saint Michel, qui jusqu’alors siégeait au Mont-Saint-Michel, pour revaloriser l’organisation chevaleresque créée par Louis XI.

La Renaissance est propice aux arts de tous les domaines et le souverain n’est pas le seul à y être sensible. Son grand écuyer, Claude Gouffier, est un important mécène et collectionneur de de tableaux italiens dans son château d’Oiron.

Sainte-Chapelle du château de Vincennes
Sainte-Chapelle du château de Vincennes

© Jean-Pierre Delagarde / Centre des monuments nationaux

Un roi entouré de femmes de caractère

Épouse de Henri II, Catherine de Médicis n’était pas censée régner non plus mais leur mariage a une importance stratégique majeure. En effet, parente du pape et héritière d’une puissante famille florentine, la jeune femme permet d’assurer une alliance non-négligeable alors que la France entreprend de nombreuses campagnes en Italie. Néanmoins, n’étant ni fille de roi, ni fille d’empereur, son rang ne lui permet pas d’épouser le Dauphin, mais son frère cadet, le futur Henri II.

Appréciée pour son intelligence et son goût des arts, la reine fait de sa cour un lieu de fête et de culture, à l’image des cours italiennes.

Longtemps accusée d’être à l’origine du massacre de la Saint-Barthélemy pendant les guerres de Religion, lors de sa régence après la mort d’Henri II, Catherine était tout d’abord partisane d’une certaine liberté de culte, très restreinte cependant. Elle organise notamment le mariage de sa fille Marguerite avec le prince protestant Henri de Navarre, futur Henri IV.

Mais le cœur d’Henri est ailleurs… Malgré leurs 19 ans d’écart, Diane de Poitiers est la maîtresse la plus connue du roi. Parente de la future reine, elle favorise ce mariage pour asseoir sa position à la cour, avant de devenir favorite royale. Fidèle aux tendances de l’époque, elle montre aussi un vif intérêt pour l’art et devient un mécène incontournable du siècle. Cette passion se retrouve dans ses nombreuses demeures comme le château d’Anet ou celui de Chenonceau. Le roi aime lui rendre hommage en s’entourant d’œuvres faisant référence à la déesse de la chasse, Diane

Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois

© Reproduction Patrick Cadet / CMN

Une mort prématurée

Henri II meurt en 1559 après un accident lors d’une joute avec le capitaine de sa garde écossaise, Gabriel de Montgommery, devant l’actuel Hôtel de Sully.

C’est Catherine de Médicis qui commande son tombeau, prévoyant par la même occasion le sien à ses côtés, dans la nécropole royale de la basilique cathédrale de Saint-Denis. Le couple est représenté à deux reprises, en transis (représentation du corps subissant la mort) et en gisants (représentation idéalisée du défunt) en costume de sacre. Il était prévu de placer le monument funéraire sous une rotonde inspirée de l’Antiquité, la « rotonde des Valois ». Inachevée en raison du contexte tendu des guerres de Religions, elle sera totalement détruite au XVIIIe siècle.

Roi de la Renaissance, Henri II poursuit la politique des arts de son temps, tournée vers l’Antiquité et l’Italie. Il n’en reste pas moins un souverain guerrier qui permet à son royaume de continuer à s’affirmer dans une Europe mouvante.

Connaissez-vous son portait, déposé au château de Montal par le musée du Louvre en remerciement d’avoir abrité la Joconde durant la Seconde Guerre mondiale ?

Tombeau d'Henri II et Catherine de Médicis

Patrick Cadet / Centre des monuments nationaux

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