Histoire
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Elles sont sorties des sentiers battus et ont œuvré pour façonner une société plus égalitaire : découvrez le destin de ces pionnières !
Hisse et oh ! Saviez-vous que Jeanne Barret, exploratrice et botaniste, est la première femme à avoir fait le tour du monde ?
Elle naît en 1740, au siècle des grandes découvertes maritimes. La Marine royale, dont les quartiers se trouvent à l’Hôtel de la Marine, lance alors de nombreuses expéditions.
En 1768, Jeanne Barret rejoint l'équipe de l’Étoile, dans l’expédition menée par Louis-Antoine de Bougainville (1766-1769)… incognito ! Les femmes étant interdites sur les navires, depuis l’ordonnance royale du 15 avril 1689, Jeanne Barret se travestit en homme pour y participer.
Elle embarque aux côtés du naturaliste Philibert Commerson, qu'elle assiste dans ses collectes. Ensemble, ils classent les nombreuses découvertes qu’ils font lors du voyage.
Démasquée à Tahiti, elle est débarquée sur l’actuelle Île Maurice. 7 ans après, en 1775, elle retourne en France… et achève son tour du monde ! Jeanne Barret parvient, à son retour, à récupérer l’héritage que Commerson lui destinait dans son testament. Elle obtient aussi, de la part de Louis XVI, une pension en reconnaissance pour son travail de botaniste auprès de Commerson. Mais l'ensemble de ses découvertes reste encore méconnu.
Retrouvez son destin raconté à l’Hôtel de la Marine sur la Table des marins.
Olympe de Gouges incarne pour beaucoup le visage féminin de la Révolution française. Née à Montauban en 1748, elle est mariée à 17 ans contre son gré. Elle décide de rester veuve à la mort de son époux pour écrire en toute liberté.
Installée à Paris à partir de 1770, Olympe de Gouges fait parler d’elle, tant pour son mode de vie que pour ses écrits engagés. À travers ses pièces de théâtre, comme L’Esclavage des noirs ou l’heureux naufrage, ses romans et ses essais, elle affirme ses positions anti-esclavagistes ou encore féministes.
Pendant la Révolution, elle s’exprime publiquement à travers de nombreux pamphlets et d’affiches placardées dans Paris. Son texte le plus connu, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, est adressé en 1791 à Marie-Antoinette et s'ouvre par ces mots : « La femme naît libre et demeure égale en droits à l’homme. » (Article premier). Elle y conteste l’exclusion des femmes de la représentation nationale.
Pendant la Terreur, elle réfute toute violence et se propose de prendre la défense de Louis XVI lors de son procès. Condamnée à mort pour avoir pris position contre Marat et Robespierre, elle est enfermée à la Conciergerie puis guillotinée le 3 novembre 1793. Elle est inhumée au cimetière de la Madeleine, où se trouve aujourd’hui la Chapelle expiatoire.
Peu de temps après, Manon Roland, autre figure de la Révolution française, connaîtra le même destin…
Près de 70 romans, 28 pièces de théâtre, 25 contes et environ 400 articles de presse : George Sand est l'une des plus grandes figures littéraires (et journalistiques) de son temps !
Aurore Dupin, de son vrai nom, naît en 1804. Après sa séparation avec le baron Casimir Dudevant, elle déménage à Paris et y mène une vie de femme indépendante.
George Sand est le pseudonyme qu’elle choisit pour écrire et vivre de sa plume. Son premier roman, Indiana, ouvre la voie à son activité littéraire foisonnante. Elle participe à l’émergence du roman de mœurs, qui se caractérise par une mise en scène et par l'analyse de la société contemporaine.
Fervente républicaine, elle est considérée aujourd’hui comme une pionnière de la pensée féministe et de l’écologie. Elle correspond sans cesse avec plusieurs hommes politiques et intellectuels, et n'hésite pas à prendre la parole dans l’espace public. Elle participe aussi à la fondation de journaux, parmi lesquels la Revue indépendante (1841) et La Cause du peuple (1848).
En 1821, elle hérite du domaine de son aïeule, où elle a grandi. Nohant devient son havre de paix où elle écrit, jardine, chérit ses enfants, reçoit ses nombreux amis comme Chopin, Delacroix ou encore Théophile Gauthier… Nul doute, le visiteur ressent encore l'empreinte laissée par George Sand dans le domaine.
Au Panthéon, 5 femmes sont honorées. Une chose est sûre : leurs combats ont marqué durablement notre société. Laissez-nous vous présenter trois d'entre elles.
Marie Curie est la première femme à entrer au Panthéon pour ses propres mérites, en 1995.
Née en 1867 en Pologne, elle s’installe à Paris en 1891 afin d’étudier à la Faculté des Sciences de la Sorbonne. Elle reçoit un premier prix Nobel avec son mari, Pierre Curie, en 1903, à la suite de la découverte de la radioactivité. Les recherches qu'elle poursuit seule la mènent à un second prix Nobel, cette fois-ci en Chimie, pour la découverte du radium et du polonium. Envie d'en savoir plus sur son palmarès ?
Simone Veil est entrée au Panthéon en 2018. On ne présente plus la carrière politique de cette magistrate : femme d’État française, plusieurs fois ministre, Simone Veil a marqué les esprits des Français et Françaises.
Lorsqu'elle est ministre de la Santé sous Valéry Giscard d’Estaing, elle présente au Parlement un projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse. C'est ainsi que la « Loi Veil » entre en vigueur le 17 janvier 1975. Cette femme aux multiples combats, rescapée de la Shoah, repose dans le sixième caveau du Panthéon aux côtés de son époux, Antoine Veil.
Vous connaissez sûrement la chanson « J'ai deux amours, mon pays et Paris » ? Nul doute, nous parlons bien de Joséphine Baker, 5e femme honorée au Panthéon.
Son destin est hors du commun, depuis son enfance difficile aux États-Unis à ses folles années Parisiennes dans l’entre-deux guerres, sans oublier son combat dans la Résistance comme agent des services secrets de la France libre…
Envie d'en savoir plus sur la première femme noire qui a rejoint, en 2021, le Panthéon ?